Vous connaissez peut-être le principe du 360° ? Il consiste, pour un manager, à solliciter un éclairage de la part de son entourage professionnel sur ses compétences de leadership, à travers un questionnaire en ligne. Les réponses sont agrégées dans un rapport, qui fait l’objet d’un débriefing entre le manager et la personne qui l’accompagne (consultant(e), coach). Le 360° est un formidable outil de développement pour un manager : cela lui permet de mieux se connaître, d’identifier ses points forts et ses points faibles, de construire un plan de progrès, et, in fine, de mieux engager son équipe.
Pour avoir mobilisé cette approche à plusieurs reprises dans les organisations « classiques » et en avoir observé la puissance, je me suis posé la question : comment l’adapter aux entraîneurs de haut niveau, ces managers pas tout à fait comme les autres ?
Voici de mon point de vue les principaux aménagements à prévoir pour impulser une démarche 360° avec des entraîneurs de haut niveau.
- Une communication spécifique : il est essentiel d’avoir un temps d’échange avec les entraîneurs en amont de la démarche pour en clarifier les objectifs et les modalités. Cette communication ad hoc, nécessaire lors de la mise en place d’une démarche 360° quelle que soit l’organisation concernée, l’est encore plus dans l’univers du sport de haut niveau. Le 360° est en effet une démarche innovante dans le sport de haut niveau : à ce titre, elle peut susciter de l’envie, mais aussi quelques réticences de la part des entraîneurs. En effet, si le feedback du coach vers l’athlète est la règle du haut niveau, celui de l’athlète vers le coach est encore peu ancré dans la culture. Un entraîneur de karaté me confiait ainsi récemment : « Je n’accepterais pas d’être critiqué par un athlète. » D’où l’importance d’un échange préalable au lancement du 360°, pour faire prendre conscience à l’entraîneur des bénéfices du dispositif et lever ses éventuelles réserves.
- Des catégories d’évaluateurs adaptées. Dans les organisations « classiques », 3 catégories d’évaluateurs participent en général au 360° d’un manager : ses collaborateurs (N-1), ses responsables (N+1 et N+2) et ses collègues (c’est-à-dire des personnes qui ne se situent pas dans sa ligne hiérarchique). Dans le sport de haut niveau, je suggère de mobiliser les 3 catégories d’évaluateurs suivantes : « les athlètes », « les responsables » (du club, du pôle, ou de la fédération concerné(e)), et enfin les « membres du staff et autres entraîneurs ».
- Un modèle de compétences spécifique. Je l’écrivais plus haut : l’entraîneur de haut niveau n’est pas un manager comme les autres. Périodes de vie en collectivité avec ses « collaborateurs » pendant les stages et les compétitions, pression médiatique, enchaînement très rapide d’échéances importantes, management de deux populations (staff et athlètes), taille importante de l’effectif managé en direct (dans les sports collectifs) : de nombreuses variables distinguent l’entraîneur de haut niveau du manager exerçant dans une administration ou une entreprise. C’est pourquoi il est important d’utiliser, pour la démarche 360°, un modèle de compétences spécifique : qu’il soit le fruit de la réflexion d’un club ou d’une fédération sur les compétences essentielles pour réussir comme entraîneur dans leur organisation, ou bien qu’il ait été développé pour les entraîneurs de haut niveau dans leur ensemble.
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